Le cahier des charges européen de l’apiculture biologique oblige a certaines contraintes parfois insuffisantes à notre goût. Nous avons forgé au fil des années une méthode de travail qui, nous l’espérons, nous permet de proposer des produits de qualité et de préserver autant que possible la vie de nos abeilles.
Nos ruchers, équipés de ruches Dadant 10 cadres, sont majoritairement sédentaires et tous situés dans un rayon de 15 kms autour de chez nous. Seules de petites transhumances saisonnières nous permettent de produire le miel de tilleul, de bourdaine ou d’acacia dans un rayon de 40 kms maximum. Ici, pas d’hivernage dans le sud ou de production de miel sur des cultures éloignées (lavande, tournesol, etc.). C’est un choix éthique et de vie même s’il n’est pas forcément économique.
Nous essayons d’éviter les zones de grandes cultures ce qui pourraient paraître facile par chez nous mais il y a malheureusement de plus en plus de maïs, culture problématique s’il en est : produits chimiques et OGM. Aussi, nous évitons autant que faire se peu ces zones de culture de maïs, ce qui n’est pas toujours facile vu l’engouement pour l’ensilage ici.
Nous privilégions les traitements préventifs au curatif même si ces derniers sont souvent indispensables. Sylvain s’est formé en géobiologie pour éviter les emplacements nuisibles aux colonies. Il utilise la magnétothérapie sur les ruches. Les colonies sont plus tranquilles et sereines. Depuis, il pratique les récoltes à mains nues sans souci !
Le nourrissement des colonies, que nous limitons au strict minimum nécessaire, se fait souvent avec ajout de tisane de plantes (thym, sarriette, ortie, mélisse) pour accompagner les abeilles dans leur développement ou les aider à garder la santé. Nous utilisons également les huiles essentielles de sarriette pour prévenir le développement des mycoses.
Les traitements en bio contre le varroa (acarien qui dérange fortement le développement des colonies) sont bien moins efficaces que les produits chimiques utilisés en conventionnel et obligent à de nombreux passages sur les ruches (ce qui augmente le coût de production) pour souvent une efficacité finale moindre. Les produits utilisés sont dits non rémanents à la différence de ceux utilisés en conventionnel : il s’agit principalement de l’acide formique et de l’acide oxalique.
Sylvain utilise également :
- l’extrait hydro-alcoolique de propolis pour limiter au maximum l’apparition de la loque américaine (maladie grave du couvain operculé),
- le sirop de sauge pour prévenir tout développement de la nosémose (diarrhées de l’abeille) lorsque les abeilles restent longtemps enfermées à la période hivernale.
La récolte du miel se fait uniquement sur les cadres de hausses, jamais sur ceux de corps qui est laissé aux abeilles pour traverser l’hiver.
Celle du pollen ne se pratique que lorsque les colonies sont bien développées. Ainsi, nous privilégions la pose des trappes à la période de floraison du châtaignier, soit de mi-juin à mi-juillet en général.
Concernant la propolis, nous la récoltons de deux manières :
- par grattage lors du nettoyage des ruches, des cadres et des hausses pour l’élaboration de l’extrait hydro-alcoolique.
- par la pose de grilles spécifiques en fin de saison pour la récolter en petits grains et la proposer sous forme brute à mâcher.
Le renouvellement des colonies se fait par Sylvain ce qui a pour incidence de limiter le développement du cheptel en raison des pertes hivernales. Nous évitons le recours à l’achat d’abeilles extérieures et d’essaims notamment pour des raisons économiques (la valeur des essaims est devenue extraordinairement onéreuse). La production d’essaims se fait donc principalement par la division des colonies grâce à la sélection massale. Ici, pas d’insémination ou d’élevage de reine. Nous privilégions les modes de renouvellement naturels des colonies.
Les vieux cadres sont nettoyés pour être réutilisés. Nous privilégions la réutilisation, le recyclage à l’achat de nouveaux produits, même si cela demande du temps pour le nettoyage et la réparation.
Nous sommes toujours dans une logique d’autonomie.