Les buttes poussent

On croit toujours qu’on a fini d’innover, qu’on a planté tout ce qu’on pouvait, qu’il n’y avait plus de place…. et puis…. surgit l’idée de faire une butte, puis deux, puis d’autres.

En 2017, nous avions réalisé une « butte » en bordures de pierre et une « butte » en bordures bois sur des zones sans profondeur, en pente. Elles ont été productives en 2018 avec des courges et des haricots nains secs.

La butte en pierre – été 2018 – courges et haricots nains secs

En 2018, on voit pousser des buttes au raz du sol : dans la pente à la maison en été et entre les jeunes arbres du berger à la Gardille en hiver.

Objectifs : cultiver des légumes pour faire pâtés végétaux l’automne prochain et gagner en autonomie alimentaire. On a fait quelques essais… à suivre !

En attendant, petit cours de butte ou plutôt, comment, nous, on a fait une de nos buttes à la maison.

Action 1 : décapage de l’herbe sur la zone concernée.

Zone décapée, mottes conservées au-dessus

 

 

Ici, la pente étant forte, on a prévu quelques pierres pour maintenir la terre sur la partie basse de la butte.

 

 

Action 2 : ameublissement de la terre.

Sylvain avec la pioche

Action 3 : décaissement de la terre.

Le trou est fait

 

Le trou n’est pas très profond ici car on tombe vite sur la roche… d’où l’intérêt des buttes pour gagner en profondeur de sol.

On sépare la terre de profondeur des mottes de surface.

 

 

 

 

Action 4 : on rebouche par couches.

1 – On remplit de bois mort

 

On peut mettre du bois de section assez grosses. L’important est de tasser le bois pour minimiser les espaces.

On peut mettre du petit bois entre des sections plus grosses.

On recycle ainsi le bois branches tombées des vieux châtaigniers.

 

 

2 – On recouvre avec la terre enlevée

 

 

3 – Le bois est tout recouvert

A ce stade, on  a retrouvé plus ou moins le niveau de départ.

On tasse pour faire passer au maximum la terre entre les trous.

On peut arroser pour faire bien pénétrer et garder l’humidité en profondeur.

 

4 – On recouvre de différentes sortes de broyats

 

Pour recouvrir de broyat, on met ce qu’on a de disponible chez soi. Pour nous, sur cette butte, il y a du genêt, du broyat de noisetier, du broyat de framboisier, etc. C’est selon les dernières tailles faites et le stock du moment.

L’important est que ce soit plus fin comme texture, que ça se décompose plus vite.

A posteriori, on s’est rendu compte, qu’on aurait pu mettre d’abord le broyat sur le bois qui bouchera les trous. On met ensuite les 2 couches de terre : celle de décaissement, les mottes les racines au-dessus.

On a utilisé cette méthode pour les buttes  suivantes à la Gardille où on avait une meilleure terre et plus de profondeur. Châtaigneraie et automne obligent, on a mis des bognes de châtaignes, des feuilles entre les couches de bois.

Sur le broyat, on a posé les mottes de surface à l’envers puis mis de la terre végétale récupérée lors des travaux derrière la grange. Si votre trou est plus profond, l’idéal est d’utiliser la terre enlevée en la remettant dans le même ordre que les couches d’origine.

On est alors au stade de droite sur la photo.

Deux buttes : un finie, une à finir

Pour finir la butte et être comme la butte de gauche, on a rajouté (sans prendre de photo) :

– des feuilles décomposés ramassées en forêt pour faire comme une litière

– du compost maison

– du broyat de branches pour garder l’humidité.

Reste à planter au printemps prochain.

On ne se prétend pas des experts en buttes…. Je pense qu’il y a de nombreuses façons d’en faire, plus ou moins bonnes, en fonction des matériaux disponibles, de la saison, de la technique, etc.. L’idée importante pour nous était de créer un espace productif à un endroit sans sol et en pente avec les matériaux à notre disposition. Les deux premières buttes faites l’an dernier nous ont montré que même si l’ordre des couches n’est pas parfait, ça produit !

A la Gardille, on créé actuellement de nouvelles buttes en arc entre les jeunes arbres du verger dans un sol meilleur. L’idée ici est de bien identifiée les zones de culture, d’avoir une meilleur rétention d’eau sur un terrain non desservi par le réseau, de gagner en travail du sol et en entretien à l’usage. Nous utilisons les matériaux disponibles sur place : petits bois morts, bognes, feuilles, fumier de mouton et d’oie, fougères compostées en paillis.

La butte n’est pas une fin en soit ni une obligation ou une mode mais doit répondre selon nous à un besoin lié au sol, à l’espace, etc.

 

 

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